Communiqué des parent de De Geyter

 Des établissements scolaires et secondaires de Saint-Denis ont été mis sous le feu des projecteurs à l’occasion d’un micro-trottoir réalisé par des journalistes auprès de quelques élèves, à la sortie des classes le jeudi 08 janvier, journée de deuil national en hommage aux 12 victimes de l’attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo. Nous, parents d’élèves, condamnons fermement ces actes terroristes et clamons avec force notre attachement aux valeurs républicaines, même si force est de constater que l’un des trois principes de notre devise, l’égalité, s’est arrêté aux portes de la Seine-Saint-Denis, comme si ce territoire était un enfant illégitime de la République. Sur les milliers d’élèves que comptent nos collèges et lycées, une infime poignée d’élèves ont tenu des propos dont ils n’ont évidemment pas mesuré la gravité et dans des cas très isolés, ont  refusé d’observer la minute de silence mais cela  justifie-t-il qu’on stigmatise des adolescents qui n’ont, ni de près ni de loin, de liens quelconques avec les auteurs des attentats des 7, 8 et 9 janvier ?

Ainsi, toute l’expression de solidarité aux victimes de Charlie Hebdo et le travail accompli par l’ensemble de la communauté éducative (y compris les parents d’élèves) en faveur de la laïcité et  de la réussite des élèves ont été balayés d’un revers de main et mis sous silence.

Le vivre ensemble, le respect des différences, ces mômes ne manquent pas d’exemples dans cette ville où ils sont nés et/ou ont grandi, cette ville qui abrite une pléthore de nationalités, des administrés de toutes confessions religieuses, des Athées mais aussi, un des hauts lieux de l’histoire de France, la Basilique-Cathédrale qui a elle-même accueilli et protégé en son sein des personnes migrantes, fragilisées et en situation d’exclusion, au nom d’un idéal commun, celui qui fait encore battre le cœur de notre ville. Les élèves dionysiens baignent donc dans cette diversité socio-culturelle mais malheureusement ils sont aussi nourris de frustrations, du fait des politiques profondément inégalitaires qui se sont succédées depuis des décennies en France. Des parents d’élèves engagés et mobilisés pour l’égalité des droits, n’ont eu de cesse de dénoncer, en vain, les dysfonctionnements d’un système éducatif en faillite, qui au lieu de rassembler, creuse le fossé des inégalités.
 
Oui, nous disons que la liberté est inaliénable, que dans chaque partie du monde où on assassine une vie, c’est l’humanité toute entière qu’on assassine. Mais nous affirmons et réaffirmons que la violence, quelque soit sa forme, trouve très souvent sa source dans les inégalités. Tant que les pouvoirs publics feront fi de cette problématique, nous n’aurons alors rien résolu !
 
Contacts : Malika CHEMMAH, FCPE collège Pierre de Geyter, 0665751742
Anissa BOUDRAA, FCPE lycée Paul Eluard, 0661320052

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