Dora Maar, loin d’être un collège modèle

La ligne de transport public qui dessert le collège s’avérait rapidement débordée (voir l’article). Ce qui a n’a pas manqué de provoquer d’ailleurs plusieurs accidents, heureusement sans gravités. Et a pour résultat concret, que les élèves, lorsqu’ils arrivent au collège soient dans un état d’énervement avancé, fatigués et en retard. Le nombre de postes de surveillants créés par le département s’avérait tout aussi insuffisant, provoquant le 29 septembre des incidents – bombe lacrymo dans les toilettes, bagarre d’élèves et coups à une professeure – et le 1er octobre, les enseignants, qui n’en peuvent plus, faisaient valoir un droit de retrait. De leur côté, les réponses aux questions que les parents posaient au Principal et à l’administration du collège, restaient dans le flou, le vague et cachaient mal, le mal être, grandissant des élèves.

Suite au droit de retrait, les parents et les enseignants obtenaient des services départementaux de Bobigny un rendez-vous, le 2 octobre. Ils sont reçu par le directeur adjoint qui leur explique que le « robinet est fermé » et que le collège doit se “débrouiller” avec les moyens qu’il a. Il met même de l’huile sur le feu, et se permet de mettre en doute la légitimité du droit de retrait des enseignants… Ce qui provoque immédiatement la décision des enseignants, soutenus par les parents, de bloquer le collège le lendemain.

Le 7 octobre, M. Mamino, Principal du collège – celui qui avait été présenté aux parents au mois de juin ayant refusé le poste – a reçu une délégation des parents, à 10 heures du matin, pour laquelle il explique que l’horaire ne lui convient pas. Et que selon son bon vouloir, il convoque les parents, à 18 heures – faisant fi de la disponibilité des ces derniers.

Au cours cet entretien, le Principal dit vouloir organiser une nouvelle réunion des parents, le 13 octobre à 18 heures ?

À part quoi, il fait part aux parents de quelques considérations personnelles. Selon lui, certains parents auraient mal perçu le droit de retrait des enseignants et le blocage du collège. Il admet cependant qu’il y a bien eu quelques ratés du côté de l’inspection académique, notamment le fait que le professeur d’informatique ait été affecté à Saint-Ouen et pas à Dora Maar, qui pourtant a le label “numérique”. Pour pallier à ce manque, il faudra qu’un professeur de technologie du collège, après formation, assure la maintenance informatique – conclusion pas de création de poste. Il admet également les défaillances de l’administration dans les suites données aux actes de violence de quelques élèves qui n’ont pas été sanctionnés. Il admet, itou, qu’il ne dispose que de 7 surveillants à mi-temps pour 330 élèves et annonce l’embauche de 2 contrats CEI à compter du 3 novembre. Le manque de surveillant l’obligeant, lui-même et ses collaborateurs, à surveiller la cantine ? Il poursuit que si quelques dégradations ont bien eu lieu dans le collège – dues à des défaillances de la surveillance – elles seront réparées au fur et à mesure.

En fait, ce Principal a une explication à tout, lorsque les parents estiment que des repas à la cantine ne donnent pas satisfaction aux élèves, ils doivent se plaindre au Conseil général – le collège ne faisant que réchauffer les plats. Si les élèves ne peuvent pas utiliser les casiers pour ranger leurs affaires, c’est pace que ces casiers ne sont pas fixés au sol. Si les parents ne reçoivent pas de « sms » pour leur signaler d’éventuels problèmes, notamment les absences et les retards, ils n’ont qu’à utiliser Pronote. Y compris lorsque le collège ne leur a pas encore fourni les codes de connexion ? Le remplaçant du prof d’anglais a fini par arriver et le CDI dispose dorénavant des manuels et des livres – mieux vaut tard que jamais. Et la gestionnaire du collège passe son week-end a lister les finissions à signaler à Eiffage. Tandis que le Principal n’évoque pas le fait de ne pas avoir un adjoint pour l’aider dans ses tâches. Mais, il assure les parents qu’il fait remonter leurs revendications à sa hiérarchie…

Plus fort, il explique encore, que s’il n’a pas été en mesure d’organiser la réunion de préparation des élections avec les parents (obligatoire), c’est à cause du droit de retrait des enseignants et le blocage du collège qui a suivi la décision du DSDEN adjoint.

On pourrait presque conclure que le directeur d’un établissement scolaire est seulement chargé de surveiller la cantine – Sans nul doute, un des effets (paradoxal ou pervers) de l’autonomie des établissements. 

Et lorsque la “hiérarchie” répond qu’il n’y a plus d’eau au robinet. La scolarité des élèves est en danger.

Mais surtout, le manque d’eau ne concerne pas le seul collège de Dora Maar. Ce sont tous les collèges de notre ville qui ont soif.  Les nouveaux consruits, dont se gorge tant le Conseil général, et les plus anciens qui voient leurs moyens se réduire comme peau de chagrin.

Dépendant d’une inversion dont le ministère a le secret et qui veut que dorénavant ce n’est plus le classement des collèges en zone REP et REP+ – sensé remplacer les ZEP – qui dépendent du classement des écoles primaires, mais l’inverse. Il suffit donc de retirer le label REP à un collège pour que toutes les primaires de son secteur se voient retirer leur label ZEP – c’est le cas de l’école Robespierre par exemple.

La fameuse autonomie des d’établissements, les pouvoirs renforcés aux directions et ceux de la direction des services départementaux ne servant, bon ou mal grès, que de paravent, à différer et justifier les insuffisances de l’État, avec accessoirement l’objectif de à calmer les parents toujours prompts à se mobiliser pour défendre l’intérêt de leurs gamins.

Après on peut toujours mettre en place des dispositifs pour faire face au « décrochage scolaire » et croire que ce sont les parents qui manquent d’autorité et ne prennent pas leurs responsabilités…

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