Les rythmes scolaires et le reste


 

Aux délégués des Parents d’élèves FCPE de Saint-Denis (février 2013).

Propositions d’expression à propos des mesures annoncées pour l’école

 

Constat rapide : l’année scolaire en cours est marquée par :

Quelques mesures limitées en matière de postes d’enseignants, uniquement dans le primaire, et des perspectives pour la rentrée prochaine assez modestes, et pas de nature à inverser le déficit de moyens en enseignants mis en place par les ministres de l’Education précédents ;

• Le maintien des inégalités de traitement des écoles et établissements du 93 ;

• La persistance de dysfonctionnements graves de l’éducation nationale notamment en matière de remplacement des maîtres absents ;

• Des annonces concernant la formation des enseignants et la réforme des programmes ;

• La poursuite de pratiques minimisant le rôle des parents à l’école (l’Education nationale étant allée à Saint-Denis jusqu’à requérir l’intervention de la police – celle-ci a heureusement refusé de donner suite – dans deux groupes scolaires contre des parents FCPE qui occupaient les locaux pour obtenir des remplacements !) ;

• Le maintien d’outils potentiellement attentatoires aux libertés (Base élèves, livret personnel de compétences…) ;

et :

• Le lancement de la réforme des rythmes scolaires ;

• Le projet de loi sur la refondation de l’école.

 

Depuis le début de l’année scolaire, des discussions se sont menées sur ces questions

• au niveau du collectif départemental pour « Un plan d’urgence pour les écoles du 93 »

• au sein de la FCPE de Saint-Denis

• dans les réunions de la mairie avec les délégués des parents aux conseil d’école (deux samedis matins fin 2012)

• au cours de rencontres de la FCPE avec les enseignants et leurs syndicats.

 

Sur les rythmes scolaires

Le cadre

Le ministère a décidé de rétablir la semaine de 4 jours et demi et met les communes devant le choix suivant :

  • soit passer à 4 jours et demi dès la rentrée de septembre 2013 et bénéficier d’une aide financière dite « d’amorçage » pour les villes ;
  • soit passer à la nouvelle organisation à la rentrée 2014 (sans aide).

Les conseils municipaux doivent se prononcer avant le 1er mars 2013.

La FCPE considère que les conseils d’école devront être saisis de la question avant. Et qu’ensuite ils devront être saisis des modalités de mise en œuvre de cette réforme.

 

Ce que nous nous proposons de réaffirmer :

 

La réforme des rythmes scolaires ne saurait faire passer au second plan des mesures essentielles à la refondation de l’école et tout aussi urgentes :

Postes en nombre suffisant dans les classes et en remplacements, formation des enseignants, refonte des programmes, prise en charge de la difficulté scolaire et valorisation des RASED, scolarisation des tout-petits et revitalisation de la maternelle, renforcement de l’encadrement intermédiaire de l’Education nationale (3e circonscription à Saint-Denis, etc.)

 

Mais elle en est un des volets

 

OUI à la semaine de 4 jours et demi

La FCPE, qui a combattu (est assez vigoureusement à Saint-Denis) la suppression du samedi matin est favorable au principe du retour à l’école de 4 jours et demi.

La semaine de 4 jours instaurée autoritairement (et avec beaucoup de démagogie) par le ministre Xavier DARCOS, sans projet concernant les rythmes de l’enfant et sans concertation, a montré ses limites. Tous les spécialistes de l’Education l’ont condamnée. Elle nuit aux rythmes des élèves comme à la qualité de l’enseignement.

 

La FCPE demande, depuis 2008 le rétablissement de la semaine de 4 jours et demi, avec des journées moins chargées non pas en activités éducatives mais en temps d’enseignement (au sens strict) et une répartition plus adaptée des congés sur l’année (par réduction des congés d’été notamment). Les solutions recherchées peuvent concerner le mercredi matin mais ne doivent pas exclure l’hypothèse du samedi matin.

 

Mais pas n’importe comment !

Le budget. Le ministère annonce que les villes qui mettront en place la réforme dès la rentrée 2013 bénéficieront d’une aide « d’amorçage » contrairement à celles qui attendront 2014 et qui n’en bénéficieront pas (250 M € seraient prévus au plan national). Cette méthode de la « carotte »  n’est pas très républicaine car elle n’assure pas l’égalité de tous devant l’école.

 

Par ailleurs, cette aide ne sera que ponctuelle (non reconduite chaque année) et ne couvrira pas les dépenses totales de la réforme supportées par les communes (l’école le mercredi matin réduit les centres de loisirs d’une minorité d’enfants ce jour-là mais augmente le besoin d’accueil de presque tous les enfants les autres jours durant ¾ d’heure l’après-midi. Par ailleurs toutes les écoles devront ouvrir le mercredi matin avec entretien, chauffage, gardiennage…). L’association des maires de France estime à 600 M€ ces dépenses supplémentaires pour les villes.

Nous demandons que ce budget soit assumé par l’Etat car les villes ne pourront pas le supporter sauf en augmentant les impôts locaux… et ce sont les parents qui paieront !

Toute dépense faite pour l’école est un investissement pour l’avenir.

 

Les contenus : la réforme amène à ouvrir 4 jours et demi par semaine, soit : les quatre journées actuelles raccourcies plus 3 h ou (3 h 30) le mercredi ou le samedi matin.

Les 4 journées pleines ne devront pas dépasser 5 h d’enseignement selon la FCPE (5 h 30 selon le ministre) avec une vraie pause restauration de midi (sans apprentissages).

 

Le tout devrait s’articuler sur un nouveau cadre crée par le ministère : le Projet Educatif Territorial proposé par la ville en accord avec l’Education nationale et intégrant tous les temps éducatifs (école, étude, centres de loisirs, structures extérieures comme les écoles d’art, sportives, ou les conservatoires, associations, etc.)

 

Nous considérons que cette semaine de 9 demi-journées permet de meilleures acquisitions car elle tient compte des rythmes biologiques de l’enfant. A condition que les contenus et les approches pédagogiques se renouvellent.

 

Une présence plus longue dans les bâtiments scolaires n’est pas négative en soi, au contraire, si les temps d’apprentissage sont réduits sur la journée, le reste du temps étant consacré à des activités éducatives ludiques, de découverte, de loisirs éducatifs).

 

Dans ce cadre le périscolaire apparaît comme essentiel : il doit exclure « l’aide personnalisée » et à tous les moments de la journée, il doit être encadré correctement (sans dégradation du taux d’encadrement) par des animateurs professionnellement formés. La FCPE Saint-Denis, à cette occasion remet sur la table la question du rapport centres de loisirs/école non seulement au plan des coûts pour les parents (cf. notre ancienne demande d’un forfait étude/centre de loisirs) mais surtout dans la recherche de correspondances entre les des projets pédagogiques et les activités.

 

La méthode. Malgré les pressions pour aller vite, une telle réforme mérite le partage d’informations et d’idées. Elle doit concerner tous les partenaires de la communauté éducative, des enseignants aux parents en passant par les animateurs et les ATSEM, à tous les temps de sa mise en place : décisions de principe et modalités de réalisation.

 

Ce débat, et celui sur le contenu du Projet Educatif Territorial peut aussi être une opportunité pour mettre à plat toutes les aspects d’une véritable refondation de l’école qui assure l’égalité républicaine, la gratuité, et surtout, les moyens de la réussite de tous les enfants, en commençant par ceux de Saint-Denis.

 

Ce qui nous ramène aux exigences très concrètes qui sont les nôtres dans le cadre de « Un plan d d’urgence pour les écoles du 93 », notamment

égalité de traitement et prise en compte des spécificités sociales du 93 ;

•moyens adaptés en enseignants et remplaçants formés ;

•des Rased pourvus et en nombre suffisants ;

•recrutement des psychologues, infirmiers et médecins scolaires manquants ;

•scolarisation dès 2 ans (après autonomie de l’enfant) et valorisation de la maternelle ;

•des AVS pour tous les enfants qui en ont besoin (élèves en situation de handicap)

•refondation des programmes et méthodes ;

•renforcement de l’encadrement des enseignants (3e circonscription pour St-Denis).

 

Rien ne doit se faire sans les parents, encore moins contre eux. Nous invitons tous les parents FCPE et délégués aux conseils d’école à en discuter et à exiger que ces questions soient débattues dans les conseils d’école.

 

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