Les bonnets d’Âne se révoltent

La grandeur des nations est-elle à l’abandon ?

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Excédés par la pénurie dans laquelle se débattent les écoles de Saint-Denis, un collectif de parents vient de créer le “Ministère des Bonnets d’Âne”.

Le collectif se proposant d’occuper un terrain voisin de l’école Jules Vallès, actuellement inoccupé, pour y installer un centre de loisirs et un lieu de rencontre pour les enfants et les habitants du quartier (voir l’article précédent).

Il est vrai que la situation faite aux enfants de Jules Vallès est assez significative de ce qui se passe aujourd’hui en matière d’éducation dans le département de la Seine Saint-Denis. L’Éducation est-elle encore au cœur des priorités de l’État ? Nombre de parents font l’amer constat que ça n’est plus le cas. S’ils en doutaient, l’absence, occasionnelle mais en le plus souvent non remplacée, de l’enseignants de leur enfant, leur fait toucher du doigt une réalité qu’ils perçoivent comme un véritable abandon.

La réforme des horaires d’enseignement avec la classe du jeudi matin provoquant en retour l’arrêt des cours les après-midi à partir de 15h45, vient encore attester de ce sentiment. L’Éducation ne serait-elle plus qu’une variable d’ajustement qui échangerait du temps d’enseignants contre celui des parents ? Lequel n’émarge évidemment pas aux comptes de la Nation.

Pour les familles, ces changements d’horaires ont des répercussions multiples et des conséquences non négigeables. Récupérer les enfants, quatre fois par semaine à 15h45, est un premier problème auquel s’ajoute celui du jeudi, où il faut les récupérer à 11h30, et assurer leur déjeuner. Adaptation qui n’est pas sans difficultés, notamment pour les parents qui travaillent à des horaires rarement adaptés à ces exigences. Le recours aux gardiennes, grands parents ou autres solutions, devant être repensés de fond en comble selon les disponibilités et les intérêts des uns et des autres.

Dans la plupart des cas, et quelque soient les solutions trouvées, celles-ci provoquant des charges nouvelles pour les familles.

Les Communes, c’est le cas à Saint-Denis, ont souvent cherché à adapter leurs dispositifs d’accueil périscolaire aux nouvelles exigences de l’Éducation nationale. Bien entendu, ces dispositifs appellent une contribution directe des familles au titre du service rendu. Et même lorsque la contribution facturée aux familles est inférieure à son coût réel, celui-ci est de fait, supporté par l’impôt, c’est-à-dire par l’ensemble de la collectivité. Dès lors, et au-delà des transferts de charges entre l’État et les Collectivités territoriales, se pose la question de “la gratuité scolaire” ? Serait-elle une nouvelle concession à la modernité mondialisée ?

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